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Salvador Felipe Jacinto Dali est né à Figueras (Espagne) en 1904. De 1921 à 1925, il fait ses études à l’Académie San Fernando de Madrid ; il s’y lie d'amitié avec le poète Federico García Lorca et le cinéaste Luis Buñuel. Sa première exposition personnelle est organisée en 1925 (Galerie Dalmau, Barcelone), exposition à l’occasion de laquelle Picasso et Miro commenceront à s’intéresser à ses travaux.
Dali s’intéresse alors aux théories psychanalytiques de Freud et met au point sa méthode « paranoïaque-critique ». Il peint, dans cette période, des espaces oniriques et fantasmatiques peuplés d’éléments symboliques : montres molles, béquilles, animaux fantastiques, personnages distordus. Dali participera encore aux manifestations et expositions surréalistes après son exclusion de 1934. Dali réinterprète des oeuvres célèbres, comme l’Angélus de Millet, dont il donne plusieurs versions. Breton le surnomme « Avida Dollars » ! Les chevaux Daliniens Les Chevaux Daliniens sont nés de la collaboration entre deux éditeurs parisiens : Jacques Carpentier (1929-1989) et Simon Wajntrob (1943-1978). Au début du XXème siècle, la famille Carpentier fuit la Pologne où l’antisémitisme est permanent et s’installe à Paris. En 1949, ils recueillent Simon Wajntrob dont les parents sont morts en déportation. Jacques Carpentier travaille d’abord pour la société Dany Besançon qui commercialise des bijoux au porte-à-porte, il y emploie son jeune protégé, Simon Wajntrob. Il s’oriente rapidement vers le marché de l’art et ouvre la Galerie 26, à St Ouen. Jacques Carpentier a l’idée d’éditer des lithographies et envoie le jeune Simon Wajntrob en Espagne afin de convaincre Dali. Et cela marche ! Quatre éditions seront le fruit de cette collaboration, dont Les Chevaux Daliniens.
Nous sommes en 1973. L’imprimeur fait livrer 300 séries de lithographies dans un hôtel du Boulou, petite ville à la frontière espagnole, pour signature et numérotation : Dali, constatant qu’il existe deux séries en trop et extrêmement scrupuleux sur le respect des tirages, les jette aussitôt dans la cheminée, où elles se consument lentement, sous les yeux incrédules de Carpentier et Wajntrob.
Don quichotte et Dali
Salvador Dalí a illustré les plus beaux textes de la littérature, de la mythologie et des religions, rendant hommage à Dante, Rabelais, Cervantès, Lewis Carroll, Malraux et bien d'autres. Il réalise ses premières illustrations à Paris pour les publications littéraires des surréalistes. Il illustre en même temps certains de ses propres écrits, comme la Femme visible qui contient les premiers développements de la méthode "paranoïaque-critique" qu'il définit ainsi : "Toute mon ambition consiste à matérialiser, avec la plus impérialiste rage de précision, les images de l'irrationalité concrète de sorte que le monde de l'imagination et de l'irrationalité concrète puisse être objectivement évident et avoir la même consistance, la même faculté persuasive de cognition et de communication que le monde extérieur des phénomènes de la réalité".
Fidèle à ses habitudes, Dalí aborde cette technique de façon expérimentale. Pour son Don Quichotte il tire à bout portant des balles de couleur sur la pierre lithographique et n'hésite pas tremper des escargots dans la couleur pour qu'ils laissent ensuite des traces sur la pierre.
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